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VERS DE NOUVELLES RELATIONS ENTRE LA MER ET LES VILLES ?

vendredi 23 janvier 2009

Et si, entre Dubaï, Monaco, la Corée, la Chine et les projets d'îles flottantes, nous assistions actuellement à une nouvelle étape de l'urbanisme sur la mer ?

Et si la montée des océans nous obligeait à inventer un nouvel urbanisme ?

Et si nous nous dirigions, dans les années qui viennent, vers une banalisation des POM (Plan d'Occupation de la Mer) ?

Bref, et si l'un des grands enjeux de ce début de XXIème siècle, était de repenser totalement les rapports entre les villes et la mer ?

Un défi qui aujourd'hui prend deux formes différentes.

  • La première forme, que l'on pourrait qualifier de catastrophiste, est évidement directement liée à la menace que fait peser sur un certain nombre de villes la montée du niveau des océans. Si celle-ci devait advenir, ce sont des pans entiers de territoires - et parfois de grandes métropoles - qui pourraient être noyés en partie sous l'eau. En Europe, Hambourg, Londres ou Amsterdam sont aujourd'hui directement menacées par un tel scénario. Aux Etats-Unis, ce sont des villes comme New-York, Miami, Los Angeles ou San Francisco qui pourraient voir toute leur économie mis à bas par une montée ne serait-ce que d'un mètre du niveau de la mer. En Asie, c'est une dizaine de mégapoles - dont Shanghaï et Mumbaï - qui vivent avec cette menace aujourd'hui de plus en plus pressante.

    Des pays comme les Vanuatu et les Maldives voient, eux, carrément leur existence menacée si, comme il est fort probable, le réchauffement climatique se poursuit.

  • A l'opposé, se développe une vision beaucoup plus positive qui voit dans la mer un formidable terrain de développement agricole et urbain. C'est le cas depuis une cinquantaine d'années au Japon, notamment à Tokyo et Osaka qui ont fondé une partie de leur croissance sur des polders construits dans leur baie respective. Le phénomène touche aujourd'hui la Chine et notamment la région Shenzen, mais aussi la Corée du Sud, à Saemangeum, dans l'estuaire du fleuve Jaune.

Mais c'est évidement à Dubaï, avec, entre autres, The Palm et The World, et au Qatar avec The Pearl, que cette "nouvelle" urbanisation a pris ces dernières années sa forme la plus spectaculaire.

L'une des conséquences du développement très médiatisé de ces nouvelles destinations touristiques est d'avoir redonné une nouvelle crédibilité aux développements urbains sur l'eau. Emergent ainsi de nombreux projets aussi bien en Israël - afin d'arrêter la colonisation des terres palestiniennes - qu'en Hollande - pour y installer un aéroport - ou en Russie - au large de Sotchi, la ville organisatrice des JO d'hiver en 2014.

De son côté, la principauté de Monaco envisage, à plus ou moins long terme, la construction dans sa baie d'une presqu'île artificielle de 15 hectares dont 45 % de la surface serait constructible.

On semble donc bien être aujourd'hui à l'aube de nouveaux développements urbains basés sur de nouvelles relations entre la ville et la mer.

C'est pour tenter de mieux comprendre cette croissance urbaine d'un nouveau genre que nous avions invité :

  • Lucien DESCHAMP, secrétaire général de Prospective 2100

  • Jean-Luc N'GUYEN, en charge des projets d'urbanisme en mer de la principauté de Monaco

Voir nos réflexions sur ce sujet : Liquid City.

L'Atelier était animé par François BELLANGER qui, en introduction, a présenté POLDER CITY.

Afin d'enrichir nos réflexions, Alban Mannisi, architecte installé à Tokyo et correspondant de Transit-City au Japon, nous avait fait parvenir une réflexion prospective intitulée SEIWOOO / No Idea where it comes from. Pour les curieux qui veulent un regard décalé sur ce à quoi pourrait ressembler l'Océan Pacifique en 2048 vous pouvez télécharcher cette superbe fable .