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PARADIS VERT

vendredi 5 mars 2004

Et si le succès de la maison de campagne était plus lié à nos modes de vie nomade qu'à un désir de campagne ?

Et si se dessinaient de nouveaux rapports à l'habitat basés sur un dédoublement résidentiel ?

Et si à terme la résidence secondaire était une chance pour densifier la ville ?

Le jardin et la nature font un retour en force dans les réflexions sur la ville. L'attribution toute récente du grand prix de l'urbanisme 2003 au paysagiste Michel Corajoud en est une des preuves. Comme si tous les maux dont «souffrirait» la ville pouvaient trouver leur solution dans la «verdure». Et il est significatif que tous les grands projets urbains actuels s'organisent aujourd'hui autour de vastes jardins publics, que ce soit à Boulogne-Billancourt, Lyon Confluence ou aux Batignolles.

Sur le plan de l'habitat, la tentative de créer dans les immeubles des jardins à tous les étages ou le développement du pavillonnaire péri-urbain, prouve que cette recherche de verdure est une tendance lourde de notre société. Et le rapide survol d'une carte des résidences secondaires en France ne pourrait qu'accréditer ce «désir généralisé de campagne».

Oui... sauf que les choses ne sont peut-être aussi simples. C'est en tout cas l'analyse de l'anthropologue Jean-Didier Urbain qui, dans son livre «Paradis verts», considère que notre goût pour la résidence secondaire serait plus lié à notre mode de vie nomade qu'à un supposé «désir de verdure». Entre 35 heures, deuxième voiture et téléphone portable, se développerait ainsi une «polygamie résidentielle» faisant de la maison de campagne bien autre chose qu'une résidence secondaire. A telle enseigne que certains géographes incitent l'INSEE à mesurer ce phénomène de bi-résidentialité qui semble devoir changer peu à peu le visage de nos campagnes.