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ET CELA RESSEMBLERA A QUOI LE VOYAGE DANS 25 ANS ?

vendredi 28 novembre 2008

Et si demain les trains transcontinentaux à grande vitesse remplaçaient l'avion ?

Et si demain l'avion redevenait un produit réservé aux hyper-riches ?

Et si le train trouvait là une occasion de se réinventer ?

Et si demain nous assistions au retour des dirigeables et de la marine à voile ?

Et si entre énergie chère et réchauffement climatique, il fallait totalement repenser nos façons de voyager ?

Et si voyager au XXIème siècle était une tout autre histoire que celle développée depuis un siècle ?

En matière de voyage au long-court, nous sommes, là aussi, à la fin d'une histoire : celle de la magie du transport aérien.

L'avion ne fait plus rêver, et celui-ci connaît même sur certains types de parcours un déclin inéluctable. En Europe, les TGV, ICE, AVE et autres Eurostar ou Thalys ont condamné un certain nombre de liaisons aériennes. C'est cette révolution qui explique qu'Air France - KLM ait été la première compagnie à annoncer sa volonté de se lancer dans la grande vitesse ferroviaire. Elle sera certainement suivie par d'autres transporteurs dans la décennie à venir.

C'est le début d'un basculement qui va s'amplifier dans les années qui viennent, d'abord en Europe et en Asie avant de se développer, probablement, aux Etats-Unis, en Argentine ou dans les pays arabes. Le train va retrouver ses lettres de noblesse sur tous les continents.

Car l'avion souffre de deux handicaps : il est totalement dépendant du pétrole et il est extrêmement polluant (153 g de CO2 émis au kilomètre par passager contre 2,2 g pour le futur AGV).

Entre contraintes économiques et nouvelles réglementations internationales sur le climat (les émissions de CO2 des avions devraient être intégrées dans les accords post-Kyoto), le transport aérien se prépare années très difficiles.

Dans ce nouveau contexte, rien n'empêche d'imaginer que d'ici 25 ans, l'avion soit réservé aux vols intercontinentaux, et peu à peu remplacé à l'intérieur de certains continents comme l'Europe, par de nouveaux types de trains directement inspirés par le Transsibérien ou le Ghan australien.

Si tel était le cas, on aurait alors une nouvelle génération de trains au long-court organisés comme de véritables mini-villes. Le train y trouvera une nouvelle magie et une modernité renouvelée autour du confort et des services.

Dans le même temps, on peut très bien imaginer que les grands dirigeables réapparaissent dans le ciel. On assisterait alors à une renaissance comme ont connu les paquebots de croisière depuis une vingtaine d'années. Et pourquoi pas imaginer aussi la réapparition des cargos à voile ?

C'est loin d'être absurde quand on sait qu'aujourd'hui la flotte mondiale devrait doubler sa consommation de fuel d'ici 2020, et que la pollution liée au trafic maritime devrait, elle aussi, être désormais encadrée par de nouvelles normes internationales. Vont donc réapparaître des solutions que l'on croyait oubliées, comme la voile, mais sous des formes radicalement neuves.

Un certain nombre de nos hypothèses (voir, entre autres, ) développées depuis plusieurs années trouvent donc, aujourd'hui, une nouvelle actualité et surtout apparaissent comme porteuses de sens pour le devenir de certains moyens de transports et donc du voyage demain.

C'est donc pour poursuivre et enrichir ces chantiers de réflexions, que nous avons invité :

  • Yves CROZET, chercheur au Laboratoire d’économie des transports (LET)

  • Philippe JARRY, responsable du Market Development - Future Programmes d'Airbus.

  • Daniel SALLIER, responsable du Pôle Trafic et Données Aéronautiques d'Aéroport de Paris.

  • Claude VILLERS, grand reporter et grand voyageur, et aussi grand connaisseur des trains et des paquebots, sur lesquels il a écrit plusieurs ouvrages.

L'Atelier était animé par François BELLANGER qui, en introduction, a présenté VOYAGES sur les nouveaux imaginaires et les nouveaux modèles possibles pour les transports au long-court à l'orée des années 2030/2040.